Le jour se lève sur le 111ème km
Le CP11 est dans le jardin d'un petit hôtel niché au pied des premiers piliers du pont. Il y a une tente avec un service médical et quelques lits Picot. En plus des habituels gourmandises et boissons, une cantine mobile offre un plat chaud.
Nous visons la sortie piéton du pont dans l'attente de Fabrice; Il apparaît à 6h55 et pointe à 6h57. Il est défait, blanc, frigorifié, malade du bide. On n'a jamais vu Fabrice dans cet état, et pourtant le moral tient. Il sait qu'il doit bien gérer cet arrêt. Il ne peut rien avaler. Il est gelé, je lui donne mon polaire. Les coureurs ont froid, toutes les conditions sont réunies pour cela : Une nuit blanche, un petit matin frais d'avril, un pont élévé et dans un courant d'air humide entre ses deux extrémités montagneuses.
Allongé, il demande d'abord un massage, puis se change, soigne des grosses ampoules aux pieds et demande à dormir 15mn. Dom avait réservé un petit coin confortable à la réception de l'hôtel en prévision du repos programmé sur sa feuille de route. Au réveil il tente le steack patates, mais ça ne passe pas. Il nous redemande des compotes et prend des médicaments pour le bide. Vu le nouveau profil de la course, où le bitume devient minoritaire, il choisit de changer de chaussures.
Fabrice se pose aussi des questions à propos des bâtons; Doit-il ou non les prendres dès maintenant ou attendre encore un peu ? Devant la neutralité toute normande "p'tet ben qu'oui, p'tet ben qu'non", de la réponse du directeur de course, Fabrice décide de ne pas les prendre tout de suite.
Le petit coin que Dom a réservé pour Fabrice
Fabrice tente de se restaurer
Plus ou moins requinqué, il repart après un arrêt total de 1h03mn, vers le CP12. Les voitures n'ont pas accès au CP12, il faudra attendre le CP13 situé à 21km de course pour voir si Fabrice se remet de ces moments difficiles. De plus c'est la plus longue distance sans assistance de la Dolihos, et qui se déroule dans un relief maintenant fracassé. Fini les balades le long des plages !